Forum RPG sur le Seigneur des Anneaux et l'univers de Tolkien
 
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Eolhsand || Eothed et chef de clan
Eolhsand
▌FT. : Amanda Seyfried
▌INSCRIT LE : 23/09/2018
▌VOTRE AGE : 36
▌GROUPE : Le mien ?

Carnet personnel
PO: 10.000 PO
Localisation:
Troupes armées:
Eolhsand
Eolhsand
ft. Amanda Seyfried

Âge : 25 ans
Peuple : Eotheod
Rang : Chef de clan
Etat civil : Fiancée
Caractère

Eolhsand est colère et fierté. La fierté la pousse à être exigeante envers elle-même. Elle veut faire ses preuves, qu'on reconnaisse sa valeur. Elle est capable de travailler, de s’entraîner pendant des heures ou des jours s'il le faut. Elle sait se montrer incroyablement tenace... ou têtue, selon les points de vues.
Sa fierté a tendance à la rendre facilement colérique. Petite, on lui avait appris les bonnes manières et l'art de répondre avec le tranchant des mots plutôt qu'avec la force de son poing. Elle a d'ailleurs la langue bien pendue. Aujourd'hui, elle apprécie autant donner des noms d'oiseaux que de distribuer des coups. Elle sait s'adapter.
Autant, elle peut se montrer très violente, en particulier en combat, autant elle sait apprécier les plaisirs simples. Elle a un très bon sens de l'odorat et du goût, elle peut apprécier à leur juste valeur la bonne nourriture et le bon vin. Elle a acquis une bonne résistance à l'alcool et boire un petit tonnelet ne lui fait pas peur.
Eolhsand a sut se faire une place chez les gens-des-chariots. Elle est connue pour sa franchise, sa sociabilité, et surtout, pour sa fiabilité. Elle n'accorde pas facilement sa confiance, mais quand elle le fait ou quand elle donne sa parole, ce n'est pas à moitié ou pour les apparences. Elle tient toujours parole.
Pour beaucoup, elle est une jeune femme un peu bougonne capable de passer du coup de poing à l'accolade d'un simple claquement de doigt. Elle est aussi cette guerrière terrible capable d'une rage dévastatrice. Elle est imprévisible, étrange car elle n'est pas « d'ici », et même si peu ose l'avouer, elle est inquiétante.
Qui pourrait se douter que derrière cette petite bonne femme se cache une enfant abandonnée ? La perte de son père reste un mystère. Tantôt elle croit encore à son retour, tantôt elle imagine son cadavre au fond d'un ravin, ou tantôt elle le voit fuir sur le dos d'une monture. Il était brave, doux, et généreux. Mais la peur vient parfois surprendre le cœur des plus courageux, alors, pourquoi pas lui ?
Sa mère est partie également. Même si ce n'était pas volontaire, le sentiment d'abandon est bien là. Elle était ingénieuse et robuste. Sans elle, Eolhsand ne sait pas ce qu'elle serait devenue aujourd'hui. Elle lui a légué une grand part de son savoir, de ses connaissances en gestion de domaine et des choses de la vie. Mais elle n'est plus là, et Eolhsand doit faire face.
Prendre soin des chevaux est pour elle un très bon moyen de se vider la tête. Elle prend toujours soin de sa monture, et aime passer du temps à la bichonner. Elle arrive toujours à comprendre ce qui va et ne va pas. Elle a un véritable « don » et elle parvient toujours à ses fins même avec les bêtes les plus récalcitrantes.
Et puis, elle n'est pas vraiment seul. Son futur époux a beau être un beau parleur très fier de son physique et de ses compétences martiales, il n'en est pas moins un homme capable de mener ses compagnons d'armes aux combats. La fierté d'Eolhsand la pousse à ne pas trop baisser sa garde, mais lui, il arrive toujours à l'atteindre. Il lui faudra du temps et de la patience pour obtenir la pleine confiance de sa compagne.

Physique

A première vue, Eolhsand pourrait passer pour une jeune fille ordinaire... à condition de la voir porter une robe. Ayant choisit de combattre, sa garde-robe contient plus de pantalons que de jupes ou de robes. Seule coquetterie qu'elle apprécie, les tresses et les accessoires pour cheveux. Petite, elle crapahutait dans les vignes avec de jolies petites robes. Elle détestait cela car ce n'était pas pratique, et elle avait toujours droit à des remontrances pour ne pas avoir prit soin de « sa mise ». Autant dire qu'elle est ravie de porter son armure de cuir les trois-quarts du temps.

Eolhsand a bénéficié dans sa jeunesse d'une alimentation riche, et petite, elle était une vraie petite boule. L'adolescence lui a offert des formes beaucoup plus féminines, mais elle garde une silhouette plus généreuse que ses sœurs d'armes. C'est d'ailleurs un sujet de plaisanterie très fréquent. Après tout, qui soupçonnerait cette charmante jeune femme d'être une redoutable guerrière ?

Sa longue chevelure d'or coiffée par de nombreuses tresses ne ressemble pas aux coiffures guerrières habituelles. Elle est également dotée d'un visage ovale aux traits doux. Son petit nez droit aux narines rondes et ses lèvres pleines y sont pour beaucoup. Toutefois, ses grands yeux en amandes sont particulièrement expressifs. Mis en valeur par de longs cils noirs, l'iris vert d'eau de ses yeux semble varier de teinte en fonction de son humeur.

Eolhsand est de taille moyenne et elle est régulièrement obligée de lever la tête pour s'adresser aux plus grands des guerriers. Sa silhouette provoque plus de concupiscence que d'intimidation. Ses rondeurs masquent les muscles taillés par l’entraînement. Le balancement de ses hanches attire plus le regard que la souplesse de sa démarche. Le mouvement de sa poitrine... est bien vite occulté par la force de son poing.

Les plus observateurs remarqueront les quelques cicatrices visibles sur son corps, et la légère incurvation de ses jambes. La pratique assidue de l'équitation n'est pas sans conséquence. Eolhsand possède également une tâche de naissance héritée de son père, mais rares sont à le savoir. Cette tâche lie de vin est située sur le sein gauche au niveau du cœur.

Histoire

Le soleil est très haut dans le ciel. Il brille très fort alors je préfère fermer les yeux. Je suis allongée sur une grosse pierre chauffée par le soleil. J'écoute les bruits autour de moi et je renifle l'air. Posée sur mon perchoir comme un lézard, je respire l'été. J'entends une cloche sonner au loin... Ah ! C'est l'heure d'aller manger !

Je m'assit et m'étire comme un chat. Je me relève et observe fièrement les alentours avec mes poings sur les hanches. Nos vignes s'accrochent à la pente jusqu'à un petit chemin en contre-bas. Les ouvriers prennent leurs outils, puis descendent le long des allées pour rejoindre la maison commune de l'autre côté du sentier. L'un d'eux se tourne vers moi :

_ Hey, petit lierre ! Je t'emmène ?

L'homme est grand et doit faire au moins deux fois ma taille. D'après papa, c'est un demi-troll, et il me faisait un peu peur avant. Mais il est tellement gentil, que je me demande si papa ne s'est pas moqué de moi...

_ Non, je suis une grande fille maintenant. Je dois rentrer sur mes deux jambes !

_ Oh c'est vrai, tu as huit ans aujourd'hui. Rentre-vite alors, tes parents voudront fêter ça !


Tout à fait d'accord avec lui, j’acquiesce vigoureusement de la tête avant de sauter de mon perchoir. Je perds l'équilibre et roule dans la poussière. Je me sens bête, mais je me relève bien vite.

_ Tout va bien petite ?

_ Oui, oui !


Zut, il m'a vu... Ca m'apprendra à faire la maligne. Je tapote mes vêtements et j'ébouriffe mes cheveux courts avant de m'élancer dans le vignoble. Au passage, j'attrape un grain de raisin et le fourre dans ma bouche. Je le fait éclater avec ma langue et une vague sucrée secoue mes papilles. C'est trop bon !

D'après maman, notre raisin s'appelle « perle de hunig » et il porte bien son nom. Les grains sont tous petits... presque comme des perles ! Et ils sont aussi sucré que du miel. Les ouvriers disent toujours que notre vin est aussi bon que celui du Dorw... Dominion, quelque chose comme ça... Mais je n'y ai jamais goûté, c'est nul.

Quand j'arrive à l'autre bout des vignes, je suis déjà bien essoufflée. Alors que les ouvriers n'ont qu'à traverser pour mettre les pieds sous la table, moi, je dois remonter tout le chemin pour arriver à notre grande maison. Je vais encore être en retard...

_ Ah, je vois que j'ai bien fait de venir te chercher !

_ Maman ?!

_ En selle, mon puceron !

_ Arrête de m'appeler comme ça...


Maman éclate de rire, je dois faire une de ces têtes... et elle m'attrape pour me hisser sur le dos de sa jument. Elle grimpe derrière moi d'un bon agile, puis tire les rênes pour nous ramener à la maison.

_ Aujourd'hui est un jour spécial, commence-t-elle, alors avec ton père on a décidé qu'il était temps.

_ De quoi ?

_ Ce midi tu auras droit de goûter au vin, et...

_ Et ?

_ Cet après-midi, tu auras ta première leçon d'épée !

_ Oh oui !!



Alors que je plonge mon outre dans l'eau de la rivière, mais pensées s'égare au grès du courant. Quelques mois auparavant, nous étions heureux au domaine. Les cuves regorgeaient de l'excellente récolte de l'année dernière, et nous avions passé l'hiver sans problème. Mais le printemps était arrivé, et avec lui, une fonte des neiges comme on en avait rarement vu. La pluie s'était invitée à la fête, et toute la vallée avait les pieds dans l'eau...

Nos vignes avait été emportées par les flots, et les inondations avaient inondé les caves. Sans raisin et sans vin, il ne nous restait plus rien. Alors papa nous avait proposé cette idée folle : partir. Et maman avait dit oui. Mais et moi ? Je ne voulais pas ! Mes amis étaient là-bas, la maison était là-bas. Pourquoi ne pas tout réparer et rester ?

Mais non, nous voilà quelque part entre Dale et le territoire des Gens-des-Chariots. Nous voyageons avec d'autres marchands, et si je ne me sentais pas aussi triste, je pourrais adorer voyager. Tout est si différent de la vallée où je suis née, c'est vraiment très beau. Et puis, manger dehors, dormir dans des tentes ou passer la journée à cheval ou dans la carriole, c'est amusant. Mais ma vallée me manque.

Le poids de mon outre pleine me sort de mes pensées. Je la referme, la cale sur mon épaule, et je retourne à notre campement. La veille, nous nous sommes installés sur un petit promontoire au dessus de la Celduin, et le chemin qui descend jusqu'à la rivière est un peu escarpé, j'arrive essoufflée.

_ Ah, Eolhsand ! Tu arrives à temps, le repas est prêt.

Je réponds à maman par un sourire, le soleil se lève tout juste, mais j'ai déjà faim. Je grimpe en vitesse dans la carriole pour déposer mon outre avant de rejoindre tout le monde prêt du feu. Mais, au moment où je redescends, des mains me saisissent et une lame est plaquée contre ma gorge. Un homme à l'oeil torve me fait face et pose un doigt sur ses lèvres, il veut que je me taise.

J'ai peur. Cette homme est un bandit, et il n'est pas seul. Que me veut-il ? Ses yeux se tournent vers les marchands déjà réunit près du feu, vers maman. Mon sang se glace dans mes veines, je ne veux pas qu'il lui fasse du mal ! Je sens des larmes me monter aux yeux...

Sans réfléchir, je mords à pleines dents la main qui tient la lame près de mon cou. Je ne me rend pas compte que j'aurai pu me faire égorger par mon imprudence. Tout ce qui compte, c'est le cri de douleur du brigand qui alerte le campement. Cet imbécile aurait dû porter des gants.

Je n'ai pas le temps de m'enfuir, car un coup de poing dans le ventre me faire mordre la poussière. Les brigands me laisse à terre et se ruent vers les marchands. Ces derniers sont des Eotheds, comme nous, et ils ont déjà sortis leurs armes quand les brigands leurs arrivent dessus. Maman aussi se bat, je la vois de loin. J'ai mal et j'ai la nausée, je n'arrive pas à me relever. Personne ne fait attention à moi, je pourrai en profiter... Mais comment ?

J'aperçois papa sortir d'une tente, et je suis apparemment la seule. Je le voit se retenir de foncer dans le tas et observer les alentours. Il me voit et me fait signe de rester où je suis. Je le vois passer derrière les tentes, puis il disparaît de ma vue. Les brigands sont nombreux, mais ils ne parviennent pas vraiment à prendre l'avantage. Les marchands ont réussi à s'éloigner du feu et du camp pour avoir plus de place pour combattre.

Des cris stridents retentissent, puis dans un chaos incroyable, je vois les chevaux ruer et galoper en tous sens. Certains passent au milieu de la mêlée, provoquant une diversion inattendue. Malheureusement, ce sont les brigands qui en profitent le plus, et ils parviennent à tuer ou désarmer les marchands. Je parviens enfin à me relever, mais il est trop tard... Où est papa ?


Voila deux jours que nous avons été capturés. Sur les cinq marchands qui voyageaient avec nous, il n'en reste plus que deux. Papa n'est pas là, il a disparu. Les brigands disent qu'il s'est enfuit. Maman n'a pas décroché un mot, je ne sais pas si elle y croit. Papa n'est pas comme ça ! Je suis sûre qu'il attend le bon moment pour nous aider à nous échapper.

Pour l'instant, nous nous sommes arrêté pour la nuit. Je crois que nous sommes encore dans le territoire des Gens-des-Chariots, le terrain est escarpé et presque montagneux. La roche est d'ocre et des parois rocheuses nous entourent. Les brigands ont placé le feu dans une grande tente au toit percé. Nous, les prisonniers, sommes regroupés dans cette tente.

Un peu plus tôt, on nous a donné de l'eau et du pain. J'aurais bien voulu une tranche de lard... mais je n'ai pas osé demander. Je ne sais pas pourquoi, mais le chef est venu voir maman et ils sont tous les deux sortis de la tente. Les brigands présents éclatent d'un rire gras et mauvais. Les marchands prennent un air dégoutté et évitent soigneusement mon regard. Mais qu'est-ce qu'il se passe ?

Les brigands se mettent à plaisanter sur maman, et je n'aime pas du tout ce qu'ils disent même si je ne comprend pas tout. Ils ne font pas attention à nous, alors je commence à reculer vers le bord de la tente. Le sol est inégal et j'ai repéré un trou par lequel je pourrai passer. Heureusement, je ne suis pas encore très grande. Je rampe comme je peux alors que mes mains sont entravées par une corde. Quand je passe sous la toile, j'ai l'impression de faire trembler toute la tente, mais le vent se lève et je parviens à sortir sans me faire repérer.

Dehors, la nuit est tombée et des nuages voilent la lumière de la lune. Il me faut un peu de temps pour m'habituer à l'obscurité. Je regarde autour de moi et j'aperçois deux brigands faisant le guet, mais aucune trace de maman ou du chef. En tendant l'oreille, j'entends un bruit étouffé. Bizarrement, je crois l'avoir déjà entendu quelque part. Je me rapproche en essayant de me faire le plus discrète possible.


[Attention ! Le passage qui suit décrit une scène de viol et une décapitation en règle]
Spoiler:

J'ai l'impression qu'il s'écoule une éternité avant que maman ou moi n'ose bouger. Aucune de nous ne fait le moindre bruit, excepté nos respirations saccadées. Dans ce silence absolu, un sifflement suivi d'un cri étouffé semble résonner contre les parois. Maman se redresse et vient me prendre dans ses bras. Une ombre se met en mouvement et se rapproche de nous. Maman me prend alors l'épée des mains et la brandit devant elle.

Un homme se relève lentement une épée à la main. Il nous contourne lentement en prenant soin de rester à distance. D'autres silhouettes émergent de l'ombre et passent sans nous accorder la moindre attention.Bientôt des cris raisonnent sous la tente, nous ne pouvons rien voir, mais il est clair que les brigands passent un sale quart d'heure. L'affrontement ne dure pas longtemps, l'effet de surprise et l'habileté des combattants ont fait leur œuvre.

Pendant ce temps, maman nous a libéré de nos liens. Le sang qui circule à nouveau normalement me fait presque mal, j'ai comme des fourmis dans les mains. Je commence à me sentir mal, je titube un peu, mais maman me prend doucement dans ses bras. Elle me murmure des paroles réconfortantes, elle a encore des sanglots dans la gorge. Dans l'obscurité, personne ne nous voit pleurer.

Alors que le calme revient dans la tente, une silhouette en émerge et se dirige vers nous. C'est le même homme que tout à l'heure. Par méfiance, maman préfère le garder à distance avec l'épée. Il n'a pas l'air de s'en inquiéter et essuie tranquillement le fil de sa lame avec un tissu.

_ Venez, nous ne vous ferons aucun mal. Et puis, vous n'avez nul part où aller, non ?

Je sursaute, il a un voix vraiment grave ! Maman pousse un grognement avant de baisser son arme. L'inconnu n'a pas tort, mais peut-on vraiment lui faire confiance ? N'ayant pas d'autre choix, nous le suivons.


_ Il est beau, hein ?

_ Oui, très...


Je me sens bizarrement épuisé, pourtant, ce n'est pas moi qui ai travaillé le plus. Devant moi, un tout jeune poulain se dresse maladroitement sur ses pattes tremblantes pour aller téter sa mère pour la première fois. Le dresseur à côté de moi m'ébouriffe les cheveux et j'éclate de rire. Le poulinage n'a pas été facile, mais au final, tout est bien qui finit bien.

_ Allez, va te nettoyer va. Tu ferais fuir les cochons.

_ Hey ! Parle pour toi !


Je regarde une dernière fois la jument et son petit. Qui aurait cru qu'un jour j'assisterai un dresseur de chevaux. Pas moi en tout cas, je me voyais bien plus hériter du vignoble de mes parents. Je secoue la tête, refoulant de douloureux souvenirs, avant de revenir « chez moi ».

Les Gens-des-Chariots nous ont accueilli depuis quelques années déjà, et j'ai toujours autant de mal à m'y habituer. Et je ne suis pas la seule. Alors que je marche entre les chariots, je sens des regards peser sur moi. Je me rappelle alors que lors du poulinage, je n'y suis pas allé « de main morte ». Mes bras et mon torse sont couverts d'un liquide visqueux qui colle mes vêtements contre ma peau. Me reviens également que le dresseur n'était pas mieux loti... ce qui ne l'a pas empêché de ma passer la main dans les cheveux. Beurk !

Je me mets à courir jusqu'à « notre » chariot en essayant de ne pas faire attention aux regards appuyés ou à certaines réflexions. Je ne cherche pas à savoir si tout ça est bon enfant ou méchant. J'ai bien trop conscience de l'odeur que je porte et de mon allure de chien mouillé. Il faut dire que nos relations avec les autres sont un peu tendues. Nous ne sommes pas des esclaves, ce n'est pas trop le genre de ce clan, mais nous ne sommes pas tout à fait intégrées. Nous faisons notre part de travail, et même si au départ on nous prenait pour des petites natures, certains ont fini par nous apprécier.

Alors que j'arrive enfin à destination, je croise le chef du clan. Il rentre visiblement de chasse avec d'autres cavaliers. Quand il me voit, il fait signe aux autres de ne pas l'attendre et met pied à terre devant moi. Merde. Ce type me hérisse le poil. Il a toujours son petit air supérieur, et il se pavane toujours devant les filles. Il est affreusement beau, il le sait. Par les Valars, qu'il est beau...

_ Alors Eos, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? J'ai rarement vu une fille aussi « mouillée »...

Non content d'écorcher mon nom comme d'habitude, il faut qu'il me serve ses blagues douteuses... Et comme une idiote, je rougis. Je prend une moue réprobatrice et lui colle un pain dans le ventre. Mon poing se heurte à ses muscles saillants, et même s'il se retrouve plié en deux, ça ne l'empêche pas de rire aux éclats. Le voyant s'écarter vivement, je suis presque tentée de le prendre dans mes bras pour qu'il soit lui aussi « mouillé ». Mauvaise idée, il apprécierait beaucoup trop cette proximité... et moi aussi probablement.

_ Crétin !

Sans lui laisser le temps d'en rajouter, je grimpe dans le chariot en prenant bien soin de bloquer la « porte » (une toile épaisse doublée de fourrure) derrière moi. Je n'ai pas envie qu'il vienne se rincer l’œil pendant que je me lave...

Il n'y a personne dans le chariot, pas surprenant au milieu de la journée. Les deux veuves qui vivent avec nous et maman aident probablement au tannage des peaux. J'en profite pour prendre tout mon temps. Je me déshabille et jette mes vêtements dans un petit panier. Je me lave consciencieusement le corps, mais je dois me contenter d'un coup rapide pour mes cheveux. J'ai déjà utiliser beaucoup d'eau. Quand j'ai fini, je me trouve des vêtements propres, puis j'attrape ma panière et une outre avant de ressortir.

Je marque un temps d'arrêt. L'autre imbécile est encore là. Il a visiblement prit le temps de s'occuper de sa monture et de son gibier avant de revenir me voir. Mais qu'est-ce qu'il me veut encore ?

_ Quoi ? Je t'ai tant manqué que ça ?

_ Toujours ma pouliche !


Je laisse échapper un grognement qui se veut agressif. Hors de question que je fasse partie de sa harde personnelle ! J'essaye de l'ignorer en me dirigeant vers le point d'eau, mais il me retiens par le bras. Je lui jette un regard mauvais, et bizarrement... il semble mal à l'aise. Ca ne lui ressemble pas.

_ Hey tout doux ! Je voulais juste... Tu sais, j'ai entendu mon père parler de certains trucs. Il essaye de s'attirer les faveurs de Veleth, et...

_ Et ? Allez crache le morceau !

_ Je crois qu'il veut lui envoyer ta mère... Elle a de grandes connaissances en agriculture, et c'est justement le genre de choses que Veleth recherche.


Sur le coup, j'ai presque envie de rire. C'est une mauvaise blague, non ? Non ?! Allez, fais-moi ton sourire goguenard pour que je puisse te filer un bon coup ! Ne reste pas aussi sérieux, bon sang !


Un sifflement admiratif me sort de ma transe. Je papillonne des yeux et reprend pied avec le monde qui m'entoure... ou plus précisément avec le carnage qui m'entoure. Une quinzaine de hyènes à rayures gisent au sol dans des flaques de sang. Je reprend lentement mon souffle, réalisant que je suis couverte de sang.

_ On peut dire que tu ne fais pas les choses à moitié, hein ma pouliche ?

Je jette un regard mauvais à l'autre imbécile, mais avec bien moins d'ardeur que je voudrai. Depuis que ma mère n'est plus là, son attitude a légèrement changé. Il se pavane un peu moins devant les autres filles, et passe plus de temps avec moi. Ou peut-être l'inverse. Il faut dire que je fais maintenant partie des chasseurs au lieu de rester uniquement avec les dresseurs de chevaux.

Peu après le départ de maman, j'étais autant terrorisé que furieuse. Lors d'un entraînement avec d'autres jeunes de mon âge, j'ai... je me suis emporté. Je les ai tous rétamés. Tous. Même le guerrier chargé de notre entraînement. Bien sûr ce n'était l'exploit que d'une fois, mais j'avais réellement gagné ma place dans le clan ce jour-là.
Aujourd'hui, nous sommes partis chasser des hyènes qui rôdaient près de notre campement. Elles étaient un peu plus grandes que la moyenne, en particulier leur meneuse. Cette dernière gisait à mes pieds. La bête était impressionnante, elle aurait pu me broyer le crâne par la simple force de sa mâchoire.

Les autres chasseurs se rapprochent et commencent à réunir les cadavres pour les lier avec des cordes afin de nous faciliter le transport. Leur viande n'est pas terrible, les crocs et les griffes serviront. Pour certaines, la peau ne servira pas beaucoup, mes coups de lames avaient d'autres priorités.

_ Eos ?

_ Quoi ?


Ne pouvait-il pas faire un effort ? Eolhsand, ce n'est pas si compliqué quand même ! Et pourquoi faut-il qu'il m'appelle avec autant de douceur dans la voix ? C'est... irrésistible. Seulement, je ne peux pas. Il a toujours du succès avec les filles, et je sais comment ces choses se passent. Je ne veux pas d'un homme à femmes. Je ne veux pas me retrouver seule dans mon chariot pour élever mon gamin !

_ Est-ce que tu me laisseras un jour...

Ah non, je n'aime pas quand il devient sérieux comme ça. C'est comme si le beau parleur sûr de lui n'était qu'un masque. Comme s'il devait faire bonne figure devant tout le monde parce qu'il est « le fils du chef ». Comme si... il retirait ce masque avec moi.

L’adrénaline fait encore pulser le sang dans mes veines, mais je sens doucement que tout reviens à la normal. Puis, la lassitude arrive. Je m’accroupis et essuie ma lame sur la fourrure de la dominante. Je prend mon temps, tentant de masquer ma soudaine fatigue. Mais il n'est pas dupe, et viens se mettre à ma hauteur.

_ J'aimerais que tu me fasses confiance, que tu m'accordes ton... attention.

Il a parlé d'une voix basse, presque inaudible. J'ai l'impression que l'air autour de moi est plus sec, et je déglutis péniblement. Mon cœur danse la sarabande et mon ventre se tort. Ce n'est pas la première fois que nous avons cette discussion. Comme toujours, j'essaye de dissimuler au mieux mes émotions.

_ Je sais très bien ce que tu veux de moi. Et tu sais ce que j'attends d'un compagnon. Tu n'es pas prêt à me le donner.

_ Combien de fois faudra-t-il que je te le dise ? Je n'aurai qu'une seule femme. Et je veux que ce soit toi !

Je laisse échapper un bruit de gorge entre grognement et gémissement. Les gens auxquels je tenais le plus m'ont toujours laissé tomber, et il m'est très difficile de faire confiance aux autres. Je me suis fait des amis, des compagnons d'armes. Mais un mari ? Des mots ne me suffisent pas.

_ Que faut-il que je fasse ?

Je me redresse, ses mots viennent s'accorder un peu trop bien à mes pensées. Je sais qu'il me regarde souvent, et j'ai parfois l'impression qu'il me comprend. C'est déstabilisant. Je sens ma résolution vaciller. Pour gagner du temps, j'essuie une dernière fois ma lame avant de la ranger dans son fourreau. Je me relève doucement, cherchant frénétiquement quelque chose à dire qui ne me fasse pas passer pour une folle ou une imbécile. Alors que mes yeux restent fixés sur la carcasse à mes pieds, une réponse s'échappe de mes lèvres.

_ Un ours...

_ Pardon ?

_ Tue un ours des sables pour moi, et tu auras ce que tu veux.


Oh c'est parfait ! Tout simplement parfait ! Je suis une folle et une imbécile ! Mais qu'est-ce qu'il m'a pris d'envoyer l'homme que j'aime vers la mort ?! Le connaissant j'aurai dû savoir qu'il accepterait mes conditions débiles... J'aurai dû savoir qu'il ne manquerai pas de jouer au Héros comme dans ce vieux conte où un guerrier va affronter un ours pour séduire sa belle.

J'ai l'air maline maintenant. Me voilà assise au chevet d'un homme dont le corps est lacéré de tous parts, je ne vois plus que du rouge. Avec des gestes nerveux et tremblant, je nettoie autant que je peux ses plaies. Dans un coin du chariot, un guérisseur prépare une bouillie épaisse à base de plantes et... d'autres choses que je préfère ignorer pour l'instant.

_ Eolhsand...

Tout mon corps se fige, et seuls mes yeux viennent croiser son regard vacillant. Pourquoi m'appelle-t-il comme ça maintenant ? Je n'aime pas ça. Ce n'est pas bon signe. Il faut toujours qu'il devienne si sérieux dans ces moments-là. Appelle-moi Eos, appelle-moi « ma pouliche », moque-toi de mes « prouesses », je veux te voir vivre !

Sa main viens difficilement effleurer ma joue avant de retomber mollement sur la couche. Je rince mon chiffon dans une coupelle d'eau écarlate, puis laisse la place au guérisseur. Ce dernier étale sa mixture sur les plaies avant d'appliquer des bandages. Je n'ai que de maigres connaissances en la matière, alors je ne suis pas d'une très grande aide. Je me débrouille beaucoup mieux avec les chevaux.

_ Eol ! Le chef veut te voir !

_ Maintenant ?

_ Oui, dépêche-toi !


Et il ne manquait plus que ça... Je jette un dernier regard à mon bel imbécile, qui me répond silencieusement par un faible sourire. Ah ! Je le retrouve un peu. Je me détourne finalement, et sors du chariot pour rejoindre le chef. Bizarrement, il ne m'attends pas près du grand feu où le reste du clan est réunit. Il m'attend dans son propre chariot. Gloups...

Des frissons me secouent l'échine alors que je grimpe à l'intérieur. Je n'ai jamais aimé venir dans ce chariot, il y règne une atmosphère malsaine. Ou peut-être qu'il me rappelle beaucoup trop ce jour où j'ai appris que ma mère devait quitter le clan... pour les besoins du clan. Tss, pour ce que ça nous avait apporté ! La reconnaissance du chef des chefs, la belle affaire !

_ Comment va-t-il ?

Je sursaute. Cette voix si grave m'impressionne toujours autant que cette nuit où j'ai tué pour la première fois. J'inspire profondément pour me calmer. Je dois rester maitresse de mes émotions si je veux lui faire face. Il a toujours ce regard en biais avec moi, comme s'il cherchait à me cacher quelque chose. Cette fois, il est appuyé contre une petite table de travail. Il tiens une chopine à la main et fais tournoyer un liquide à l'intérieur.

_ C'est encore trop tôt pour le dire... mais il devrait s'en sortir. Il a de qui tenir... Le digne fils de son père !

Allez ma fille, passe-lui un peu de pommade pour lui faire oublier que c'est toi qui l'a envoyé faire le fou. Le chef cesse de jouer avec sa choppe et son regard viens se planter dans le mien. Un sourire vient tordre ses lèvres. Le même sourire que son fils.

_ Vraiment ?

Je ne sais pas trop quoi répondre. Entre nous, il y a quelque chose d'étrange. Le chef est quelqu'un de bienveillant envers son clan. Mais, il est tout autant exigeant quand il veut faire appliquer ses règles. L'équité n'est pas toujours au rendez-vous avec lui, et gare à celui qui vient contrecarrer ses plans. Il a fait ce qu'il fallait pour que maman et moi puissions nous intégrer, mais ça ne l'a pas empêcher de s'en débarrasser comme une offrande sacrificielle.

Devant mon silence, il pousse un long soupir. Il avale une gorgée de ce qui est probablement de l'hypocras, puis pose sa chope sur la table. Son regard se perd un peu dans le vide. Lui et son fils se ressemblent tellement. Voilà qui n'annonce rien de bon pour moi. Il faut que je dise quelque chose... N'importe quoi !

_ Oui ! Oui, il... Vous êtes un grand guerrier, et votre fils vous a fait honneur aujourd'hui. Armé d'un simple poignard, il a terrassé un ours des sables. Je suis sûre que vous en auriez fait autant pour votre défunte épouse.

Il me gratifie à nouveau de ce regard en biais et de ce sourire... que je n'arrive pas à qualifier. Je sens mon ventre se tordre d’appréhension alors que le chef se redresse avec la souplesse d'un fauve. Il s'approche de moi en quelques pas lents et calculés. Je n'aime pas cette lueur prédatrice que je décèle dans son regard.

_ Tu as raison. Et je crois savoir qu'en accomplissant un tel exploit, mon fils fera de toi sa compagne...

_ En... en effet.

_ Bien. Tu ne peux pas savoir à quel point ça me réjouit. Après tout, depuis qu'il en a l'âge, nous avons toujours tout partagé. Absolument tout.


[Attention ! Encore un passage bien paillard !]
Spoiler:

_ Chef... ? Tout va bien ?

Et voilà, c'était à parier... Je n'ai pas le temps de réfléchir. Je pensais que tout le monde était réuni près du feu, mais non, je me trompais. Sans prendre le temps de cherche mon poignard, je me relève lentement comme un chat. J'essaye d'adopter la démarche la plus assurée possible. Je ne dois pas faiblir, pas maintenant !

_ Ecarte-toi !

Ma voix ne tremble pas, c'est déjà ça. Je descend lentement du chariot, et j’entends plusieurs hoquets de surprise. Le guérisseur est là, ainsi que plusieurs membres du clan. Un silence pesant flotte dans l'air. Encore une fois, je suis couverte de sang. Je dois avoir l'air un peu folle à cet instant, car certains reculent d'un pas. J'inspire profondément et me redresse autant que possible. Mon regard se pose intensément sur chacune des personnes présentes.

_ Le chef a voulu prendre quelque chose qui ne lui appartenait pas... Mais aujourd'hui, c'est moi qui lui ai pris quelque chose : sa vie. A partir de maintenant, c'est moi qui dirigerait le clan. Est-ce bien compris ?

A votre propos

Pseudonyme : Luneriane
Avez-vous lu les règles? (code à trouver dans le Règlement) : Envoyé à Gwaihir
Prénom : Sonia
Âge : 31 ans
Commentaire : Je ne suis pas une grande fan d'autant de gris dans le design. Ca donne un côté très froid et même "industriel", un peu étrange pour un univers med-fan. En plus, la différence entre les différentes icônes pour "nouveau message" & co n'est pas très visible. Par contre côté, contexte et informations, c'est très complet et bien organisé. Le wargame est très bien vu aussi, je ne l'ai jamais vu sur d'autres forums. Ah, et pour les novices absolus qui souhaite s'initier à l'univers de Tolkien, un petit laïus sur les races possibles ne ferait pas de mal, avec les répartitions géographiques ou l'espérance de vie Wink

Lun 1 Oct - 14:31
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Gwaihir
▌FT. : Roi des Aigles et des Cieux
▌INSCRIT LE : 20/10/2016
▌VOTRE AGE : 29
▌GROUPE : Thoron (Grand Aigle)

Carnet personnel
PO: 10.000 PO
Localisation: Monts Brumeux
Troupes armées:
Roi du Ciel
Gwaihir
Bien le bonjour !

Ce fut un réel plaisir de te livre. Tu nous as écrit un excellent petit récit bonifié par les différentes éllipses temporelles entre les moment de la vie de ton personnage.

L'histoire de ton personnage colle avec les royaumes desquels ce dernier est issu et l'atmoshpère général de ton récit est cohérente avec l'univers de Tolkien.

On sent que ton personnage est humain, réel et nuancé. Tu as opté pour un style d'écriture où l'histoire est relatée d'un point de vue plus personnel, ce qui contraste avec le style de Tolkien (descriptif, avec beaucoup de dates et de noms de lieux), mais qui donne vie à Eolhsand.

J'apprécie le niveau de détails des descriptions physique et mentale de ton personnage.
Bref, un personnage et une écrivaine qu'il me fait vraiment plaisir d'accueillir parmi nous.

Par contre, un petit détail: bien que tu aies donné le grade ''chef de clan'' à ton personnage, il faudra qu'on t'attribue un grade Wargame pour que tu puisses participer à ce système justement. Je vais te donner le grade de capitaine, car c'est le grade minimal requis pour acheter des armées. Comme tu es à la tête de ton clan, on peut supposer que cela correspond plus ou moins à ton niveau d'autorité au sein du royaume.

Validée !
Lun 1 Oct - 16:29
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Eolhsand
▌FT. : Amanda Seyfried
▌INSCRIT LE : 23/09/2018
▌VOTRE AGE : 36
▌GROUPE : Le mien ?

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Troupes armées:
Eolhsand
Yeah !
Prend le gros poulet dans ses bras et lui fait un gros câlin
Et en plus j'ai mon badge de fonda Very Happy
Lun 1 Oct - 16:44
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